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Page volontairement sans photos, pour des photos du Minioptère de Schreibers merci de suivre les liens.
Les chauves-souris et la loi
Voici quelques-unes des principales législations qui protègent les
chauves-souris.
Les administrations régionales, locales et communales peuvent bien sûr prendre des mesures complémentaires en matière de conservation de la nature.
La Convention de BERNE
Cette convention, relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe, veut protéger les espèces et leurs habitats. Quatre annexes, ou listes d'espèces, complètent les dispositions prises par la Convention, et imposent aux "parties contractantes" des obligations précises. Les animaux repris dans l'annexe II font partie des espèces de faune strictement protégées. On y trouve toutes les espèces de microchiroptères, sauf la pipistrelle commune, qui se trouve dans l'annexe III comme espèce de faune protégée. La protection des espèces placées dans cette annexe est moins stricte, leur "exploitation" est réglementée, au lieu d'être interdite.
Convention
sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage
(82/461/CEE)
Cette convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage est un traité intergouvernemental, qui vise à assurer la conservation des espèces terrestres, marines et aériennes, sur l'ensemble de leur aire de migration. La Convention a deux annexes lesquelles énumèrent les espèces migratrices qui bénéficieraient des mesures de conservation prises par les "Etats de l'aire de répartition". Rhinolophes et Vespertilions ont été inclus à l'annexe II en octobre 1985. Dans cette annexe, sont placées les espèces migratrices dont l'état de conservation exige ou nécessiterait l'application d'accords internationaux de coopération.
L'accord de Londres "BATS AGREEMENT"
Accord relatif à la conservation des chauves-souris en Europe (décembre 1991). L' Accord relatif à la protection des chauves-souris en Europe (décembre 1991) - (appelé Accord de Londres ou Bats Agreement) Il est inspiré de la convention de Bonn et protège toutes les espèces de chauves-souris d'Europe. Les obligations stipulées pour les états signataires sont : - d'interdire la destruction, la détention et la capture des chauves-souris, - d'inventorier et de protéger les sites les plus importants pour la conservation des chauves-souris, particulièrement les zones de chasse, - de mandater un organisme pour les campagnes d'information et de sensibilisation, - de mettre en œuvre toutes les mesures pour la sauvegarde des espèces les plus menacées. Ainsi, de soutenir les programmes de recherche portant sur la conservation des espèces menacées, - de s'efforcer de remplacer les pesticides et les produits chimiques de traitement du bois hautement toxiques par des substituts moins dangereux. A ce jour l'Allemagne, la Belgique, la France, le Luxembourg et les Pays-Bas
ont ratifiés cet accord.
LA DIRECTIVE EUROPEENNE : FAUNE, FLORE, HABITAT (21 mai 1992)<
Cette Directive sur la conservation des habitats naturels et de la faune et de la flore sauvages impose aux États membres de l'Union européenne de prendre des mesures visant à assurer le maintien ou le rétablissement, dans un état de conservation favorable, des habitats naturels et des espèces de faune et de flore sauvages d'intérêt communautaire. Elle prévoit la mise sur pied d'un réseau de "zones spéciales de conservation" baptisé réseau "Natura 2000" et, le cas échéant, le développement des éléments du paysage revêtant une importance majeure pour la faune et la flore sauvages. La Directive a plusieurs annexes. L'annexe II comprend une liste d'espèces dont les habitats doivent être prioritairement protégés par la création de zones spéciales de conservation : grand Rhinolophe, petit Rhinolophe, grand Murin, Vespertilion de Bechstein, Vespertilion à oreilles échancrées, Vespertilion des marais, Barbastelle et Minioptère de Schreibers font partie de cette liste. L'annexe IV fixe la liste des espèces animales d'intérêt communautaire qui nécessitent une protection stricte. Toutes les chauves-souris européennes sont inscrites à cette annexe.
La législation nationale
- en France: l'arrêté ministériel du 17 avril 1981 a accordé à toutes les espèces de chauves-souris se trouvant sur le territoire national un statut de protection stricte. En vertu de ce statut, il est interdit de détruire, de mutiler, de capturer ou d'enlever, de perturber intentionnellement ou de naturaliser les chiroptères. Il est également interdit, qu'ils soient morts ou vivants, de les transporter, de les colporter, de les utiliser, de les détenir, de les mettre en vente ou de les acheter.
Le Minoptère de Schreibers
(Miniopterus Schreibersii) ou (Miniopterus Schreibersi)
Description : Chauve-souris de taille moyenne, son front bombé et ses oreilles
courtes et larges presque carrées sur le côté sont des critères caractéristiques de l'espèce. Museau très
court et clair, tragus court, incurvé vers l'intérieur, au bout arrondi et
blanchâtre, ailes particulièrement longues et étroites. Pelage est long sur le dos, dense et court sur la tête, gris brun à gris cendré, nuancé de mauve sur le dos et plus clair sur le
ventre, la fourrure du crâne rappelle par sa texture celle de la taupe. Ses cris et des ailes en vol particulièrement longues, étroites et pointues permettent de l'identifier aisément.
Risque de confusion : Aucun.
Le Minioptere de Schreibers appartient à la Famille des Vespertilionidae.
Longueur tête et corps : 50-62mm, avant-bras : 44,5-48 mm, oreilles : 10-13,5
mm, envergure : 305-342 mm, poids : 9-16 g, espérance de vie : 20 ans.
Habitat : Le Minioptère de Schreibers est une espèce cavernicole et grégaire qui vit dans le milieu
souterrain et typique des paysages karstiques elle s'installe surtout dans les
cavités naturelles des plaines à la montagne jusqu'à 1000 m d'altitude mais on trouve aussi des rassemblements localement importants dans des viaducs aux piles creuses, des tunnels ferroviaires abandonnés ou d'anciennes mines.
Le Minioptère a besoin d'espace pour exercer son vol rapide entre 10 à 20 m au-dessus du relief. Les quartiers d'hiver peuvent être à plusieurs centaines de kilomètres des colonies estivales.
Il hiberne dans les vastes grottes, à des températures comprises entre 7°C et 12°C, regroupé en grands essaims
où se mêlent parfois des Grands Murins. Son hibernation commence en octobre-novembre et se termine en mars ; elle peut être entrecoupée de déplacements pour changer de gîte.
Les déplacements pouvant atteindre une distance maximale de 150 km pour rejoindre un
gîte.
Comportement : Exclusivement cavernicole, le Minioptère reste dans des grottes tout au long de l'année et fréquente les paysages ouverts et climatiquement favorables. Espèce migratrice sur de petites distances, ses gîtes d'hiver peuvent être éloignés de plusieurs centaines de kilomètres des gîtes d'été. Partiellement groupées durant l'hibernation (d'octobre à fin mars en fonction des conditions climatiques locales), par petits groupes à découvert sur le plafond, les colonies où les mâles sont acceptés. En été les colonies peuvent rassembler plusieurs milliers d'individus pour un même gîte, le maximum connu étant un rassemblement de 70000 individus dans une grotte du sud de la France. En été des individus d'autres espèces, comme le Grand Murin, le Grand Rhinolophe ou le Murin de Capacccini se mêlent souvent aux colonies de Minioptères de Schreibers. Le comportement social de ces animaux est très marqué, voire unique chez les chiroptères européens. Au repos ils émettent des sons évoquant le piaillement de petits oisons et se défendent, en cas de danger, en lançant des cris aigus très brefs.
Reproduction : La maturité sexuelle de la femelle est atteinte dès la deuxième année, les accouplements ont lieu en automne, de préférence dans des grandes cavités chaudes et humides. Son cycle de reproduction diffère de celui des autres chiroptères européens, puisque la fécondation a lieu tout de suite après l'accouplement. Par contre, le développement de l'embryon est différé et ne reprend qu'au début de l'année suivante lors du transit vers les sites de printemps. Cette gestation différée dure de 8 à 9 mois. En période de mise bas les femelles se rassemblent dans un nombre restreint de cavités en France, toujours avec des effectifs très importants pouvant atteindre plusieurs milliers d'individus. L'unique jeune de l'année (rarement deux) nait début juin à début juillet. Après la naissance, ils sont regroupés en essaims car les petits Minioptères ne sont pas transportés par les femelles lorsqu'elles partent chasser à l'extérieur. Dans les colonies d'élevage, les mères s'occupent collectivement de leur progéniture et allaitent n'importe quel jeune de la colonie. Les regroupements denses (jusqu'à 2000 chauves-souris au m²) participent à la bonne marche de la reproduction en élevant localement la température de la cavité, les milliers de petits corps serrés les uns contre les autres dégagent suffisamment de chaleur pour créer une sorte de micro-climat bénéfique à l'élevage des petits. D'ailleurs, pour éviter une trop grande déperdition de chaleur, on retrouve souvent les colonies installées dans les parties hautes des grottes, ou bien à l'abri dans les cloches ou les coupoles d'érosion où l'air chaud se trouve piégé. Les jeunes seront volants à 5-6 semaines (vers la fin juillet).
Régime alimentaire : Son vol très rapide (50 à 55 km/h) rappelant celui de
hirondelles et des martinets, lui permet de capturer tout type d'insectes comme
les moustiques et des coléoptères avec une prédominance des lépidoptères
(papillons de nuit), des invertébrés non volants sont aussi capturés (larves de lépidoptères et araignées). Ce régime alimentaire est à rapprocher de celui de la Barbastelle dont le comportement de chasse est également proche.
Crépusculaire et nocturne cette espèce émerge tardivement du gîte diurne,
environ 30mn après le coucher du soleil pour partir en chasse. Ils chassent en plein ciel ou au-dessus des
canopées sur un territoire de chasse,
d'une superficie relativement importante (rayon d'action vraisemblable de 15 km).
Son vol de transit, direct et rapide permet de gagner son territoire de chasse souvent en formant de longues files. Les individus utilisent des routes de vol bien définies en suivant majoritairement des couloirs forestiers, des lisières ou des linéaires d'arbres, sans hésiter à traverser des milieux ouverts de grande culture ou de pâturages. Il exploiterait aussi bien les milieux boisés que les milieux
ouverts (landes herbacées, milieux steppiques), de la plaine à la montagne. Le Minioptére de Schreibers n'est pas considéré uniquement comme une espèce de haut vol. mais montre une capacité à chasser dans des milieux variés.
Les signaux sonar dont ils se servent pour repérer leurs proies sont de l'ordre
de 50 kHz.
Répartition : sud de l'Europe et de l'Asie, Maghreb, Afrique du sud,
'Australie, absent du continant Américain. En France, elle occupe surtout la
région méditerranéenne et remonte en latitude nord jusqu'au centre de la
France.
Fiche Natura 2000 1310.pdf synthèse des connaissances sur le Minioptère de
Schreibers.
Pour complèter cette fiche, les découvertes suivantes depuis la rédaction de cette fiche
(2000-2001) :
- En 2002, cette espèce a subi une mortalité importante en mai-juillet dans le sud-ouest de l'Europe. La cause est complètement inconnue mais les
conséquences sur les populations nationales de l'espèce ont été notables car
la population nationale a été réduite de plus de la moitié des effectifs avec aujourd'hui à peine 80 000 individus au lieu des 200 000 individus
connus avant cet épisode.
- D'autre part, les territoires de chasse commençent à être découverts grâce
à des études de radio-pistage. Les premiers travaux démontrent l'importance des secteurs forestiers et des villages (chasse dans les parcs, jardins et
vergers) pour cette espèce.
Protection : Le Minioptère de Schreibers est avec le
Murin de Capaccini et le Rhinolophe Euryale une des trois espèces de chauves-souris, ou "Chiroptères", parmi les plus menacées dans le Sud de la
France. Ces 3 chauves-souris sont des espèces cavernicoles. Vu l'importance des colonies, la population européenne de Minioptères se répartit sur un faible nombre de sites. C'est ce qui fait courir le plus grand danger à cette espèce car toute perturbation, dérangement, épidémie, se répercutera
immédiatement sur un très grand nombre d'individus qui en subiront ensemble les conséquences.
Le Minioptère de Schreibers ne
fréquente que des cavités et galeries de grande dimension (mini 1 m x 1
m) ce qui la
rend particulièrement sensible aux dérangements. De plus contrairement aux autres espèces, les Minioptères " refusent " les fermetures
de cavité par des grilles et s'accommodent très mal des barreaux, y compris ceux qui sont disposés horizontalement à leur intention
et il faut absolument laisser un grand espace libre dans la partie haute. Elle est capable de se laisser mourir de faim
derrière la grille plutôt que de la franchir.
La typologie précise des habitats de chasse s'avère difficile compte tenu de la variété de zones biogéographiques couvertes par l'espèce d'une part, du caractère fragmentaire des connaissances actuelles d'autre part. Des études des milieux de chasse sont actuellement menées
dans différentes régions de la France ainsi que dans d'autres pays européens Elles permettront de compléter les connaissances dans ce domaine.Ces travaux sont prioritaires pour la préservation de cette espèce.
Les risques des éoliennes par rapport aux chauves-souris
Pour Johnson et al. (1999), la mortalité sur les chauves-souris représente en moyenne 2,3 chauves-souris par turbine et par an, ce qui est loin d’être négligeable pour des espèces à faible taux de reproduction (1 jeune par an). Un cas récent (Johnson & Strickland[7], 2004), fait état de 475 cadavres de chiroptères entre avril et novembre 2003 sur un site de 44 éoliennes dans l’état de Virginie aux Etats-Unis. En tenant compte des biais de recherche de cadavres, les chercheurs estiment cette mortalité entre 2500 et 3000 chauves-souris en 8 mois.
En Espagne, Lekuona (2001) estime la mortalité due aux éoliennes entre 3,09 et 13,36 individus par éolienne et par an. La base de données mise en place en Brandebourg en 2001 et étendue à toute l’Allemagne en 2002 pour recenser les cadavres découverts dans les parcs éoliens fait état (au 19.11. 2003) de 200 chauves-souris (8 espèces et 11% indéterminées) dans 8 états fédéraux (Dürr, 2003).
En France, la seule mortalité de chiroptères documentée à ce jour signale 14 cadavres appartenant à 3 espèces pour un parc éolien en Vendée (LPO, rapport inédit).
- Aux Etats-Unis, le pic de mortalité se situe généralement au cours de la période allant du 15 juillet au 30 septembre (90% de la mortalité – Erickson et al.[8], 2002 ; Johnson & Strickland, 2004) avec un second pic probable en avril (250 mortalités en 2 nuits d’avril sur un site de 44 éoliennes dans les Appalaches (Evans, comm. pers. 2004). Ce sont en fait des chauves-souris migratrices ou transhumantes qui sont victimes des nouvelles structures artificielles. En Allemagne, la mortalité se produit principalement entre le 10 août et le 20 septembre avec un pic la troisième décade d’août et 83% de la mortalité concernent des espèces migratrices de haut vol (Dürr, 2003).
- D’une manière générale, les chiroptères évoluant en milieu ouvert réduisent la fréquence d’émission de leurs cris d’écholocation. Mais si les chauves-souris n’émettent pas ou peu de cris en transit migratoire, elles ne sont pas aveugles pour autant et peuvent voir un obstacle devant elles. Le problème vient sans doute de ce que les pales sont en mouvement.
En Allemagne, au cours d’une étude sur les chauves-souris avant la construction, pendant et après la mise en fonctionnement d’un parc éolien, Bach (2002)[9] a étudié d’autres impacts :
- L’émission d’ultrasons par les installations qui gênerait les chauves-souris,
- La perte directe de terrains de chasse, attestée par l’abandon par la Sérotine commune du parc éolien où elle chassait habituellement (Bach, 2002 & 2003[10]). A noter cependant qu’une autre espèce, la Pipistrelle commune s’est adaptée à la présence des aérogénérateurs sur ce site.
L’effet de barrière induisant une perte ou un déplacement des routes de vol avec à terme éventuellement l’abandon des gîtes de reproduction pour certaines espèces (impact potentiel).
Liens
http://www.nature-aveyron.com/chiro/minio.htm
http://www.sfepm.org
http://perso.wanadoo.fr/spitaker/Chauve_souris/Minoptere.htm
http://www.natuurfotografie.be/gallery/bulgarije/
http://natura2000.environnement.gouv.fr/especes/1310.html
http://www.museum-bourges.net/html/minioptere.html
http://www.onf.fr/foret/faune/chauves-souris/minioptere_schreibers.htm
http://www.gouffre-de-la-fage.com/natura2000.htm
Mes remerciements pour leur aide lors de mes recherches :
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Synthèse au 16/12/2004, K. Crombé